Et si l’entreprise cultivait l’Elan vital de ses collaborateurs ?

Rappelez-vous de la dernière fois où vous vous êtes senti pleinement vivant. Ce moment s’accompagnait certainement d’une certaine forme d’allégresse, d’un besoin de partager, d’une confiance intérieure, d’une envie de bouger…

L’Elan vital c’est ça ! C’est cette énergie qui nous anime lorsque nous sommes en contact avec la vie et le mouvement qui l’accompagne. Traversés par cet élan, nous nous sentons vivants, dynamiques, mus par une force intérieure qui nous invite à agir, à oser, à créer, à partager.

A l’opposé, coupé de notre élan vital, nous nous sentons épuisé, insensible aux choses qui nous entourent, morose. Nous subissons notre quotidien et fonctionnons de manière mécanique.

Mes missions de coach auprès de managers, dirigeants ou équipes consistent essentiellement à aider les personnes à se mettre au contact de leur élan vital, à faire naître en eux une envie d’agir, à lever les freins qui les éloignent de cette « formidable poussée intérieure » que décrivait Bergson.

Imaginez la richesse d’une entreprise pouvant s’appuyer sur des salariés mus par cette énergie, portés par cet élan vital que chacun mettrait au service d’un projet collectif !

Mais alors, comment faire ? L’entreprise peut-elle faire naître cet élan vital dans le cœur de chacun de ses collaborateurs ? Ou est-ce que sa source est en chacun de nous et la trouver relève d’une responsabilité individuelle ?

Sophie Chassat dans son très beau livre « Elan vital, antidote philosophique au vague à l’âme contemporain » nous apporte quelques éléments de réponses.

Elle liste notamment les éléments qui activent l’élan vital (les « biophores » littéralement les « porteurs de vie »).

Il nous faut développer notre « vie intérieure », écouter nos émotions, nos désirs, nos doutes. Autorisez-vous à prendre un temps pour vous, vous couper quelques instants du flux incessant de vos obligations, ne pas prêter attention à toutes ces sollicitations extérieures et vous faire une place à vous en vous. Sans appui intérieur, pas de prise d’élan.

Nous sommes avant tout « des animaux sociaux » nous disait Aristote, alors prêtons attention aux « liens que nous entretenons avec les autres ».  Le lien aux autres est source d’épanouissement, il nous nourrit, il nous révèle, il nous élève. Lorsque nous sommes dans une relation sincère, partagée, respectueuse de chacun, nous nous sentons plus fort, libre d’être soi, libre d’agir.

Soignons la « connexion que nous avons avec le monde ». Ayons conscience du monde qui nous entoure, développons notre capacité à nous émerveiller, à en voir la beauté. Être connecté au monde, c’est avoir la sensation d’en faire partie et la satisfaction d’y trouver sa place. C’est également le sentiment de sa propre utilité, son envie de pouvoir y apporter quelque chose de positif.

Je rajouterai enfin à cette liste de laisser libre cours à notre créativité. Lorsque nous créons, nous nous sentons vivant, il suffit d’observer des enfants en train de jouer pour s’en persuader. Laissons parler l’enfant qui est en nous, amusons nous, jouons, soyons créatif !

Les « biophores »

A l’inverse, d’autres éléments sont de nature à détruire notre vitalité (les « biocides » littéralement les « destructeurs de vie »).

Les « biocides »

La recherche continue d’un résultat idéalisé, que ce soit dans nos vies avec cet idéal de bonheur permanent, ou dans les entreprises, avec cette exigence de perfection, est contre-productive et coupe notre élan vital. En recherchant la perfection, nous nous mettons dans une position d’insatisfaction permanente, ce n’est jamais assez ! Être vivant, c’est accepter de ne pas tout maîtriser. La vie n’est pas parfaite, n’est ce pas ce qui en fait sa beauté ?

La plainte est génératrice d’inertie et nous empêche de nous mettre en action. La plainte est l’expression d’une insatisfaction relative à un élément de notre environnement. Elle pose le constat de quelque chose qui ne nous convient pas mais en reporte la responsabilité sur autrui. En nous plaignant, nous ne nous donnons aucune possibilité de changer le réel, nous subissons la situation.

La norme est cette mécanisation de nos vies qui nous amènent à nous comporter comme des robots.
Certaines sont créées par notre environnement : les pouvoirs publics, dans un but de sécurisation, l’entreprise en recherche constante de maîtrise des risques. D’autres encore sont le fruit de nos propres limites, de notre tendance à « faire comme avant » ou à « faire comme les autres ».
En nous amenant à fonctionner de manière mécanique, l’hyper-normalisation, nous éloigne de ce qui nous rend humain, elle nous éloigne de notre élan vital.

C’est en nous que se trouve l’appui qui nous permet de nous élancer !

L’élan vital est avant tout une histoire de responsabilité individuelle.

En tant que coach, je me mets au service de cette démarche personnelle. Être coach, c’est créer les conditions qui favorisent l’émergence de l’élan vital (introspection, qualité du lien et connexion à son environnement). Être coach, c’est aider les personnes à devenir acteur de leur propre changement, à développer la force de leur désir et à lever les freins qui annihilent tout mouvement.

C’est en passant par la profondeur de notre être, en sachant qui on est, et ce pour quoi on est fait, qu’on accède à notre singularité, à nos désirs profonds et à notre accomplissement. La vie sait toujours accompagner les choix justes, ceux faits pour les bonnes raisons, en nous procurant de la joie.

Frédéric LENOIR

Être en contact avec l’élan vital nous libère et ouvre le champ des possibles comme en témoignent bon nombre de mes clients :

« Le coaching m’a permis de faire de la place à mon ‘Moi libre’ à côté de mon ‘Moi scolaire’ omniprésent »

« J’ai pris conscience que je devais m’accorder plus de liberté, être fun, lâcher prise et m’autoriser à être moi »

« J’ai le sentiment de vivre une seconde naissance, de vivre une transformation joyeuse »

S’il est de notre ressort individuel de trouver et de développer en nous cet élan vital, l’entreprise peut et doit malgré tout jouer un rôle de facilitateur et d’accélérateur.

Avant toute chose, prenons conscience que l’élan vital est une énergie contagieuse.

Dirigeants, managers, la meilleure façon de dynamiser vos collaborateurs, de faire naître cette force agissante et créatrice en eux, c’est d’être vous-même traversés par cet élan !

Au delà de cet effet d’entraînement, des solutions organisationnelles, managériales ou juridiques existent et permettent de favoriser l’émergence d’un élan vital collectif (elles feront l’objet d’un développement lors d’un prochain article). Elles s’inscrivent toutes dans un double principe :

  • Mettre au cœur de ses préoccupations son utilité et son impact sur la société,
  • Être convaincu que le 1er levier de performance est constitué des hommes et des femmes qui la composent.

Dans un contexte où l’épuisement professionnel prend une ampleur inquiétante (d’après un sondage OpinionWay de mars 2022, 34% des salariés sont en état de burn-out sévère et 44% des managers sont en détresse psychologique), n’est-il pas urgent de changer le regard que l’on porte sur le monde du travail et de faire de l’entreprise un lieu d’épanouissement et d’accomplissement personnel ?

Un lieu où nous pourrions exprimer tout notre potentiel de vie ! Un lieu où nous pourrions nous sentir pleinement vivant !